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Les écrivains anti-ebooks sont ils francs ?

Juin 09, 2013 ~ 3 Commentaires ~ Par CrazyCat

Plusieurs écrivains se déclarent ouvertement contre l’e-book, que ce soit le plus médiatique comme Frédéric Beigbeder, ou le plus vitupérant comme Yann Moix. La plupart parlent de la mort annoncé des libraires, déplorent la perte du papier, évoquent le piratage et le flou artistique qui entoure la rémunération. Je fais l’impasse sur le « n’importe qui peut s’intituler écrivain », que je trouve plus que déplacé.

Concernant les libraires, TheSFReader a fait une série d’articles très intéressant à ce sujet et on en parle sur le forum, le débat ne se fera donc pas ici.

La perte du support papier, et de la sentation du livre matériel… Ca, je peux en parler d’expérience, ayant longtemps hésité à faire le saut vers le numérique. On m’a offert ma liseuse, je suis devenu addict très vite. Je ne regrette pas le papier, je le réserve pour les beaux livres. Donc, ce n’est pas par moi que le papier disparaîtra, les oeuvres (que je considère) d’exception seront matériellement présentes dans ma bibliothèque. Etonnament, il n’y aura pas les livres des auteurs pré-cités, pas par esprit de revanche mais juste parce qu’ils n’ont rien écrit que je veuille conserver dans mes chefs d’oeuvres. Et M. Beigbeder a même dit: « Je fais un peu réac’ dans une époque très progressiste, mais dans mon dernier livre, Premier bilan après l’apocalypse, je passe pour le vieux con de service en défendant l’idée du livre, du papier, des vieilles librairies ; » mais quitte à être réac, pourquoi ne pas plutôt revenir au velin ou au parchemin ? Parce que l’ambition d’un auteur, c’est d’être lu, donc que son oeuvre soit la plus diffusée possible. Enfin, je crois. Bref, le numérique, c’est quand même la plus grande facilité de diffusion.

On en arrive au piratage. Oui, il y a un risque. Mais là, il y a un énorme débat sur les raisons du piratage des livres. Et c’est majoritairement pour une question de prix. C’est vrai que payer un e-book plus cher que la version papier, alors qu’il y a moins de frais de production et distribution, ça ne motive pas l’honnêteté. Et lorsque les éditeurs osent dire « c’est cher parce qu’on investit beaucoup dans les DRM et autres protections« , le serpent se bouffe la queue jusqu’au coude (oui, c’est nul comme expression). Parce que si l’e-book était moins cher, il serait acheté plutôt que volé, Bragelonne l’a bien prouvé avec ses opérations. Et tous les auteurs anti-ebooks verront forcément (à moins d’être vraiment de piètres écrivains) leurs livres numérisés et diffusés car il y a des personnes que l’on oublie trop souvent et qui ne peuvent lire que du numérique. Je veux bien sûr parler des aveugles et mal-voyants, pour qui l’accès à la culture est un défi de tous les jours. En me relisant, je trouve qu’on pourrait interpréter ce paragraphe comme « certains auteurs et éditeurs créent les pirates ». Et je ne vous en voudrais pas, j’arrive à me persuader de cette idée.

Tiens, étonnament, l’enchaînement entre le piratage et la rémunération est très simple. Et c’est à mon avis le vrai problème, comme toujours. L’argent, le nerf de la guerre, l’outil de la reconnaissance sociale. Avec l’e-book, on peut réduire les marges des intermédiaires, voir éliminer des intermédiaires. Gros manque à gagner pour beaucoup de monde. Et ceux qui risquent de perdre le plus sont ceux qui font blocage à l’e-book et qui dictent les prix. Une causalité ? Je le crois.

La preuve, on assiste avec l’e-book à une émergence d’auto-édités qui marchent bien. Bon, j’avais dit que je ne parlerais pas du « tout le monde peut être auteur », mais finalement je le fais. Parce qu’on arrive à un système dans lequel chaque personne pensant avoir du talent et de l’imagination peut distribuer ses écrits, fixer ses prix et laisser le public séparer le bon grain de l’ivraie. Exit les comités de lecture des maisons d’édition, à tout le monde la liberté d’écrire et de diffuser, et à tout le monde le choix de lire et d’aimer ou de rejeter.

Voilà peut-être ce qui fait vraiment peur aux Auteurs (ceux qui aiment la majuscule) et aux éditeurs (ceux qui aiment les marges). Que le lecteur puisse vraiment choisir ce qu’il aime, élever au pinacle celui qui normalement aurait déplu aux cercles d’initiés. Il faut se partager la galette, parce qu’on ne peut pas tout lire, et que l’e-book offre la possibilité du choix.

Le débat se fait sur le forum, suivez le lien !

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  1. Débat "Les écrivains anti-eb... on juin 9, 2013 at 11:02
  2. Les écrivains anti-ebooks sont ils franc... on juin 10, 2013 at 10:57
  3. Les écrivains anti-ebooks sont ils franc... on juin 11, 2013 at 5:07

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